Principaux enseignements de ma conférence au California Science and Technology Institute

par | Déc 19, 2024

J’ai récemment eu le privilège de donner une conférence à la California Science and Technology Institute (CSTU) sur l’intelligence artificielle. Mon but était simple : offrir un regard lucide sur les capacités réelles de l’IA, ses limites actuelles et, surtout, son avenir dans nos entreprises. Plutôt que de m’attarder sur des modes éphémères, j’ai préféré mettre l’accent sur ce qui compte vraiment : comment intégrer l’IA de manière concrète et durable, et comment anticiper les bouleversements qu’elle va provoquer dans nos façons de travailler.

Au cœur de mon intervention, j’ai particulièrement insisté sur l’importance de dépasser les simples chatbots pour créer des workflows, agents et systèmes multi-agents (MAS) capables de s’adapter à toutes les dimensions d’une activité. Voici les principaux points abordés, avec quelques exemples tirés de projets que j’ai pu mener, et qui devraient, je l’espère, vous inspirer pour vos propres initiatives en IA.

1. Expérimentez avec ce que vous avez, plutôt que d’attendre « l’outil parfait »

Les solutions IA évoluent si vite qu’au moment où vous implémentez une solution, une option plus performante est déjà sur le marché. C’est une course perpétuelle qui peut décourager – ou donner l’illusion qu’il vaudrait mieux attendre la solution « ultime ».

En réalité, c’est en expérimentant sans relâche que vous tirerez le meilleur de l’IA. Avant de rêver à une plateforme unique qui résoudra tout, il faut commencer par définir précisément vos besoins puis tester les solutions disponibles. Même si l’outil n’est pas parfait, l’adaptation progressive vous permettra de comprendre ce qui génère le plus de valeur dans vos processus et de vous préparer à faire évoluer votre stack technologique au fur et à mesure.

Ici, le chemin compte autant que la destination.

2. Les solutions verticales posent vite problème : misez sur une IA unifiée

Aujourd’hui, on voit fleurir des outils très pointus qui résolvent un problème bien particulier : automatiser le service client, optimiser des campagnes publicitaires ou générer du contenu marketing. C’est souvent utile, mais la multiplication de ces solutions verticales pose vite un casse-tête : vous vous retrouvez avec dix outils différents, dont chacun a ses contraintes, sa courbe d’apprentissage et ses incompatibilités.

Résultat : dispersion d’énergie, décalages entre équipes, perte de temps à intégrer et faire dialoguer toutes ces briques. Lors de ma conférence, j’ai insisté sur le fait que l’avenir est aux plateformes plus globales, qui couvrent l’ensemble des processus d’une entreprise et s’adaptent à son évolution. Dans cette logique, vous n’implémentez pas « encore un outil », mais un socle IA capable de grandir avec vous, et de dialoguer harmonieusement avec vos différents départements.

3. Les Workflows, agents et systèmes multi-agents (MAS) vont changer la donne

On connaît tous ChatGPT ou Claude, ces assistants « tout-en-un », souvent impressionnants… mais pas toujours suffisants lorsqu’il s’agit de prendre en charge des workflows complexes. L’une des clés pour comprendre ce défi réside dans l’examen de deux approches visant à automatiser nos processus : d’un côté, les workflows IA et, de l’autre, les systèmes multi-agents (MAS).

Les workflows IA s’appuient sur une série d’étapes clairement définies — analyse, génération, vérification, etc. — et enchaînent différents modèles ou outils spécialisés pour optimiser un processus linéaire (création de contenu, rédaction de rapports, etc.). Les MAS, quant à eux, rassemblent plusieurs agents autonomes coopérant de manière flexible : au lieu d’avoir un seul assistant universel, vous disposez d’une équipe d’agents spécialisés qui collaborent pour atteindre un même objectif. Un MAS peut ainsi gérer en parallèle la création de contenus, l’optimisation SEO, la collecte et l’analyse de données d’usage, etc.

Un bon exemple est un service marketing automatisé : un agent rédige et planifie les posts, un autre gère la veille concurrentielle, un troisième analyse les retours et adapte la stratégie — le tout piloté par un « méta-agent » qui répartit les rôles et garantit la cohérence. La finalité ? Des opérations plus fluides, plus efficaces et moins coûteuses. J’ai toutefois rappelé qu’il s’agit d’une technologie encore jeune : si vous voulez tirer parti des MAS, il est essentiel de cartographier précisément vos processus et de définir des objectifs clairs avant de déployer un tel système.

4. L’IA est un univers chaotique… et c’est justement pour ça qu’il faut plonger

Le monde de l’IA bouge en permanence. Nouveaux modèles, nouvelles techniques de prompting, nouvelles API… On peut facilement s’y perdre, voire renoncer devant tant de complexité. Pourtant, ce chaos recèle les plus grandes opportunités. Lors de ma conférence, j’ai invité les participants à voir cette instabilité comme un champ d’exploration plutôt que comme une contrainte insurmontable.

La meilleure façon d’apprendre, c’est d’essayer. Testez un workflow, créez un prototype, confrontez-le à la réalité terrain, améliorez-le, puis recommencez. Les échecs font partie du chemin et permettent souvent de découvrir d’autres pistes plus prometteuses. Attendre que tout se stabilise reviendrait à manquer le train en marche : l’innovation se construit maintenant, pas dans cinq ans.

5. Trois manières (très différentes) dont les entreprises adoptent l’IA

Au cours des discussions, j’ai identifié trois grands profils d’entreprises face à l’IA :

Les adopteurs ambitieux : Ils foncent tête baissée, construisent des solutions sur mesure, prennent des risques, et peuvent devenir pionniers dans leur secteur. Ils intègrent rapidement l’IA partout où ils voient une opportunité.

Les explorateurs curieux : Ils ont compris le potentiel de l’IA mais se demandent encore par où commencer. Ils se lancent dans des projets pilotes afin de tester plusieurs approches. Avec la bonne stratégie, ils peuvent transformer ces expérimentations en véritables avantages concurrentiels.

Les observateurs prudents : Ils suivent la tendance de loin, manquent de ressources ou de conviction pour agir et craignent souvent de commettre des erreurs. Ils prennent le risque de laisser leurs concurrents prendre une sérieuse longueur d’avance.

Mon conseil est clair : peu importe la catégorie dans laquelle vous vous situez, l’essentiel est de démarrer. Plus vite vous acceptez l’idée que la révolution IA est en marche, plus tôt vous construirez les compétences et process qui feront de votre entreprise un acteur majeur de demain.

Conclusion

Le message que j’ai transmis aux participants de la conférence est sans ambiguïté : la révolution de l’IA est déjà à l’œuvre, et elle est aussi passionnante qu’instable. Il n’existe pas de « bon moment » pour s’y mettre — de toute façon, si vous attendez, vous risquez de voir vos concurrents vous dépasser sans même que vous vous en rendiez compte.

Définissez vos priorités, identifiez des cas d’usage clairs et lancez-vous dans l’expérimentation. L’objectif n’est pas tant de trouver la solution parfaite dès le départ, mais d’être en mesure d’évoluer en même temps que la technologie. Car, qu’on le veuille ou non, cet écosystème change à une vitesse fulgurante.

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Clément Schneider en discussion avec un membre de son agence IA.

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Clément Schneider en discussion avec un membre de son agence IA.

À propos de l’auteur :

Fondateur de Schneider AI, Clément Schneider partage sa vision et son expérience d’applications d’IA concrètes, travaillant avec des partenaires en France et dans la Silicon Valley. Reconnu pour ses présentations universitaires (CSTU, INSEEC) et ses projets innovants largement couverts par la presse, il apporte des perspectives uniques sur les défis et le potentiel de l’IA.